Máze

Since 2005, I have been traveling regularly to Máze, a small Sámi village located at the highest point of the European map, far above the Arctic Circle, in Norwegian Lapland. There, I met quiet people, sometimes melancholic, captivating, who are very proud of their village and territory. They often have binoculars at hand, even in their homes, to gaze at these beautiful landscapes.

I have photographed Sámi people, houses, land and reindeer that were almost not here today. They barely escaped being flooded by the waters of a hydroelectric dam project that the Norwegian government planned in the early 1970’s and thanks to Sámi people’s protests and resistance was fortunately aborted.
But I have also photographed a reality that will undoubtedly transform in the coming century, due to global warming and cultural integration.

To me, Máze is an ambivalent symbol of resistance and helplessness.

Pride as well as suspicion, solitude and great beauty prevail there. In the most beautiful tundra of the Arctic region, I tasted Ante’s and Ole Ailo’s favorite season, when days get longer and temperatures become milder. The perfect moment, when time doesn’t exist anymore and night is gone, when Sámi people immerse themselves in their favorite activities: fishing through ice holes in Lake Suolojávri and riding the snøskuter in the tundra. And all these hours spent with friends, family, outside on a reindeer skin, in a hytte or under a lávvu, talking, joiking, or lying down doing nothing, saying nothing. Just being.

Depuis 2005, je me rends régulièrement à Máze, un village Sámi situé tout en haut de la carte européenne, au-delà du Cercle Arctique, en Laponie norvégienne. J'y ai rencontré des gens silencieux, parfois mélancoliques, très fiers de leur village et de leur territoire, de ces paysages qu'ils regardent inlassablement à travers des jumelles dont ils ne se séparent jamais, même à l'intérieur de leur maison.

J'ai photographié les gens, les maisons, les rennes et un territoire qui ne devraient plus être là aujourd'hui, noyés sous les eaux d'un barrage hydro-électrique plannifié par le gouvernement norvégien au début des années 70, et qui fut heureusement abandonné, sous la pression et la résistance Sámi. Mais j'ai aussi photographié une réalité qui va sans doute se transformer de manière radicale dans le siècle à venir, à cause des ravages du réchauffement climatique et de l'acculturation.

Pour moi, Máze est le symbole ambivalent de la résistance et de l'impuissance.

Fierté, méfiance, silence et grande beauté y règnent. Dans la plus belle toundra de tout l'Arctique, j’ai goûté à la saison préférée d’Ante et de Ole-Ailo, quand les jours ne cessent de s’allonger et que les températures s’adoucissent. Le moment idéal, quand le temps n’existe plus et que la nuit est partie, celui où ils plongent dans cette flânerie qui les caractérise tant : la pêche à travers un trou dans la glace du lac de Suolojávri, ou une ballade en snøscooter dans la toundra. Et ces longues heures passées avec ses amis, sa famille, dehors sur une peau de renne, dans une hytte ou sous un lávvu, à discuter, à joiker, ou allongés à ne rien faire, à ne rien dire. Juste être.

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