[Second Skin]
“The caves of Périgord, the rituals of the Pyrénées, the taxidermist’s laboratory at the Museum: here are three theatres in which Céline Clanet stages the noble figure of the bear. Dethroned centuries ago as the totem animal of a power threatening to the empire of humanity, the bear has surely become the great spectre of our insolent domination of the living world.
As artist-researcher, Céline Clanet brings into play the imaginary power of a figure that, in the shadow of modernity, continues to haunt our need for transcendence.
Is it possible to depict what is now simply the result of a renunciation of this “animal double” of mankind? Cave paintings, shamanic ceremonies, or the attempt to make amends for the murder of the bear named Caramelles? The artist takes the liberty of combining worlds. Clawed walls, hollowed-out caves, inhabited underground world, are evidence of the ancient presence of bears. Like palimpsests, traces of sapiens now mimic those of his predecessors, using incised lines to transform automatic drawings into animal figures. This is evidence of a void: at the dawn of history, sapiens invented the representation of those absent. (…)
By turns archaeologist, ethnologist and taxidermist, through the infiltration of knowledge the artist sought to approach the reality of the great absentee. Going beyond the three forms of prehistoric scientific survey, ethnographic documentary and taxidermy reports, Céline Clanet proposes an original combination of thought-provoking images and correspondences between temporalities and forms of ritual: scholarly, folkloric, clinical. (…)”
Seconde Peau
« Cavernes du Périgord, rituels pyrénéens, laboratoire de taxidermiste au Muséum: voici trois théâtres dans lesquels Céline Clanet met en scène l’auguste figure de l’ours. Détrôné depuis des siècles de son statut d’animal totem de la puissance menaçant l’empire humain, l’ours n’est-il pas devenu le grand spectre de notre insolente domination du monde des vivants ?
En artiste-chercheuse, Céline Clanet remet en jeu le pouvoir imaginaire d’une figure qui, dans l’ombre des modernes, continue de hanter nos besoins de transcendance.
Comment figurer ce qui n’est aujourd’hui que le fruit d’un renoncement à ce ”double-animal” de l’homme ? Les traces rupestres, les cérémonies chamaniques, ou la tentative de réparation du meurtre de l’ourse Caramelles ? L’artiste prend la liberté de conjuguer les mondes. Parois griffées, bauges creusées, l’univers habité des sous-sols témoigne de l’antique présence ursine. À la manière de palimpsestes, voilà désormais les traces de sapiens qui miment celles de ses prédécesseurs, partant des lignes incisées pour transformer les dessins automatiques en figures animales. Faut-il y voir déjà le témoignage d’un manque : à l’aube de l’histoire, sapiens invente la figuration des absents. (…)
Tour à tour archéologue, ethnologue et taxidermiste, l’artiste infiltre les savoirs pour approcher la réalité du grand absent. Dépassant les trois formes du relevé scientifique des préhistoriens, du documentaire ethnographique et du reportage sur la taxidermie, Céline Clanet propose une articulation inédite d’images réfléchies et de correspondances entre les temporalités et les formes de rituels : savant, folklorique, clinique. (…) »
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Michel Poivert
’Ursus Spectrum’ (extract), from ‘Seconde Peau’ book, published by Filigranes/Résidence1+2, 2024
“Ursus Spectrum” (extrait), du livre “Seconde Peau”, publié aux editions Filigranes/Résidence1+2, 2024