Pasvik, the river
that tells the High North

"It’s a mysterious river, on a strange border: the Pasvik River flows from Lake Inari in Finland and ends north, into the Barents Sea. It runs for 145 kilometers between Finland, Russia and Norway, in the middle of Lapland.
During the Cold War, NATO and the Warsaw Pact opposed there, making it one of the most watched rivers on the planet. And yet, border guards say it’s one of the quietest rivers ever.

Strange border, mysterious Pasvik.
Sometimes, Norwegian reindeer cross it and find themselves on the Russian side, forcing the Border Commissioner to go on a mission.
Reindeer herders are fighting to assert their rights over remote pastures at the crossroads of the three borders, in these lands where the old Skolts Sámi have been swept by border tracers on both sides of the river.

Mysterious Pasvik who tells a part of Sámi people's history, wounded Pasvik who tells the blind madness of men, in the most remote places.Norwegian scientists are monitoring the pollution of the Russian industrial complex of Nikel, another danger for the border people.
Soon, the population of Kirkenes might build a rail road to connect Finland and the rest of the European continent, in able to sell Asian goods: at the pace of global warming, the Arctic ocean’s ice bank is decreasing, which liberates the sea route that connects Asia with Europe.

Kirkenes, a small Norwegian mining town where the Pasvik River flows in to the sea, is thus preparing to welcome the Chinese cargo ships that are starting to prefer this northern route, shorter and cheaper than the Suez Canal one.
Kirkenes, where already today, Russian sailors are ignoring borders, docking their trawlers when they do not fish king crab at sea.

Will Pasvik loose its mystery?
During our journey, we went along this mysterious river, from the depths of the Pasvik valley where Sámi people try to preserve their traditions, to Kirkenes and the Barents Sea where one dreams of chinese freighters.
After having been the place of confrontation between the two super powers, the Pasvik River could become the emblematic scene of a new battle, between two visions of the world. From the deep history of this territory to its global future, following the river's course."

"C’est une mystérieuse rivière, sur une étrange frontière : la rivière Pasvik s’écoule depuis le lac Inari en Finlande et se jette vers le nord dans la mer de Barents. Elle s’écoule ainsi sur 145 km et sépare la Norvège, la Finlande et la Russie, en pleine Laponie.
Elle a vu s’opposer, durant la Guerre Froide, l’Otan et le Pacte de Varsovie, faisant d’elle l’une des rivières les plus surveillées de la planète. Et pourtant, les gardes-frontières affirment que c’est l’une des plus calmes.

Etrange frontière, mystérieuse Pasvik. Parfois, des rennes norvégiens la franchissent et se retrouvent côté russe, provoquant la mobilisation du commissaire frontalier qui s’en va en mission.Les éleveurs de rennes se battent pour faire respecter leurs droits sur des pâturages reculés au carrefour des trois frontières, dans ces terres où les anciennes populations de Sámi Skolts ont été balayés par les traceurs de frontière, de part et d’autre de la rivière.

Pasvik la mystérieuse, qui raconte un bout d’histoire du peuple Sámi, Pasvik la blessée, qui dit la folie aveugle des hommes, jusque dans ces recoins les plus isolés. Des scientifiques norvégiens guettent, de l’autre côté de la rivière, la pollution du complexe industriel russe de Nikel, autre danger pour le peuple de la frontière.
Demain, ce seront peut-être les marchandises chinoises qui la longeront en train pour rejoindre l’Europe après avoir navigué le long de la Route maritime du nord et avoir déchargé à Kirkenes : au rythme du réchauffement climatique, la banquise de l’océan Arctique diminue, libérant la voie maritime qui relie l’Asie à l’Europe.

Kirkenes, petite ville minière norvégienne où débouche la rivière Pasvik, s’apprête ainsi à accueillir les cargos chinois qui commencent à choisir cette route du Grand Nord, plus courte et plus économique que celle empruntant le canal de Suez. Kirkenes, où déjà, aujourd’hui, des marins russes se jouent de la frontière, et mettent leurs chalutiers à quai quand ils ne pêchent pas le crabe royal en mer.

Pasvik va-t-elle perdre sa part de mystère ? Nous avons longé cette rivière mystérieuse, depuis les profondeurs de la vallée de Pasvik, où les Sámi tentent de préserver leur mode de vie traditionnel, jusqu’à Kirkenes et la mer de Barents, où l’on rêve de cargos chinois. Après avoir été le lieu d’affrontement des deux super puissances, la rivière Pasvik pourrait ainsi devenir le théâtre emblématique d’une nouvelle bataille d’un autre genre, entre deux visions du monde. De l’histoire profonde de la terre à ses débouchés globaux, en suivant le fil de la rivière."

Olivier Truc

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This project, achieved in collaboration with writer and journalist Olivier Truc, is a recipient of the "Reporters in the Fields" grant from Robert Bosch Foundation (Germany), and has been published so far in The Barents Observer (Norway), Esquire (Russia) and Frankfurter Allgemeine Zeitung (Germany) / Ce travail, en collaboration avec l'écrivain et journaliste Olivier Truc, a reçu la bourse "Reporters in the Fields" de la Robert Bosch Foundation (Allemagne), et a été publié jusqu'ici dans The Barents Observer (Norvège), Esquire (Russie), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne).

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